Nouveaux arrivants aujourd'hui, volontaires demain ?
Ensemble dans l'aventure !
De notre côté, nous avons décidé de privilégier "nouveaux arrivants", des personnes qui ont connu des obstacles dans leur parcours de migration, et qui peu à peu se lancent dans l'aventure du volontariat.
Notre envie est d'emmener les associations dans cette aventure, en donnant une place aux nouveaux arrivants comme bénévoles. Les difficultés rencontrées dans leurs parcours de migration ne remplacent pas leur motivation à s'engager, faire du lien et rendre ce qu'ils ont reçu.
"Aventure"... une histoire de mots, celle des "aventuriers"
En Afrique francophone, beaucoup de "migrants" ont choisi de s'appeler comme cela. Une manière de replacer l'engagement de la personne elle-même au coeur de l'action, reconnue pour son courage d'avoir osé partir et s'ouvrir vers la nouveauté.
Pourquoi "nouveaux arrivants" ?
Migrants, réfugiés, primo-arrivants, personnes issues de l'immigration, demandeurs d'asile... Peu importe les mots que nous utilisons, ils restent souvent imprégnés d'un caractère tantôt juridique, tantôt flou. Or, la manière dont ils sont employés a souvent des répercussions sur notre compréhension et notre perception du monde.
Avec "nouveaux arrivants", nous souhaitons donc éviter tout amalgame à un statut - après tout, ce n'est pas cela qui importe.
- "Migrant" est un terme assez impersonnel qui désigne quelqu'un qui est encore en migration ou a un jour migré.
- "Réfugié" met en avant l'obtention d'une autorisation de séjourner dans le pays pour la personne, la renvoyant simplement à son statut "légal".
- "Primo-arrivant" est défini selon un cadre en Belgique, d'une certaine manière par les décrets bruxellois francophones et wallon, et d'une autre par le décret flamand.u
Au-delà des mots, des êtres humains
Si certains termes de la migration s'inscrivent au départ dans un cadre juridique, il n'est pas rare que ces mots soient connotés négativement, de par leur utilisation par les médias ou encore les politiciens.
Il est donc important de "garder à l'esprit que ce sont juste des manières de nommer des personnes, que derrière, il y a des êtres humains avec des parcours de vie", comme le rappelle Amandine Van Neste, Assistante-Doctorante en Communication à l'ULB.
Renqu'art, ou l'art des mots en couleurs
"Renqu'art", c'est un mot qui vient du langage camerounais, que les jeunes ont inventé pour pouvoir s'exprimer, discuter librement sans être compris par les parents. Brad, volontaire au CJD
C'est aussi -et surtout, un espace créé par Adrien et Brad, bénévoles au Conseil Jeunesse Développement (CJD), pour exprimer la migration à travers l'art lors d'ateliers. Ouvert aux artistes confirmés ou non, venant d'ici et d'ailleurs, c'est avant tout un lieu pour se rencontrer et échanger avec la peinture, le dessin, la photo, l'écriture... selon l'inspiration.
Tenté-e ? Découvrez leurs ateliers tous les jeudis et vendredis soirs à Saint-Gilles (Bruxelles) - les ateliers prennent fin en mars (avant l'expo le 23 mars) puis reprendront en mai !
Découvrez le récit de Brad, Adrien et Carine à propos de Renqu'art

Des outils pour mieux comprendre les mots de la migration
- Un lexique pour définir de manière claire, simple et juste des termes liés aux migrations : Ciré, Réfugié, migrant, sans-papiers... Lexique et définitions.
- Un article pour déchiffrer quelques mots : Uluç T., Migration en Belgique : définitions et chiffres, 2018 in www.magma.org.
- Un livre pour voyager à travers les mots dans le temps, l'Histoire et l'espace : Calabrese L. et Veniard M., Penser les mots, dire la migration, Éditions Academia, France, 2018.
- Des vidéos pour en parler avec les enfants (France) : "C'est quoi un migrant ?", "C'est quoi un réfugié ?"
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