Le volontariat en temps de crise : où en sommes-nous ?
La crise du coronavirus impacte notre travail quotidien et, en particulier, la gestion des volontaires. Si ces défis mettent en difficulté nos pratiques, nos habitudes et nos relations avec nos volontaires, ils sont aussi d’incroyables sources d’innovation et de résilience pour construire une société plus juste et solidaire.
En janvier, la PFV lançait une enquête auprès de ses membres (organisations, fédérations et communes) pour faire le point sur l’engagement bénévole après dix mois d’une crise sans précédent.
Vous avez été 59 à nous répondre. Un tout grand MERCI d’avoir partagé vos réflexions, constats et solutions !
Découvrez ci-dessous les résultats.
Quatre faits saillants de l’impact de la crise sur la gestion des volontaires
1. Des tâches suspendues, réduites ou modifiées
Pour la moitié des organisations interrogées, l’investissement des volontaires a diminué par rapport à la situation précédent le mois de mars 2020. Cela se traduit soit par la suspension temporaire de leurs activités, soit par une réduction du temps investi, soit par une adaptation à distance des tâches.
La répartition des tâches entre volontaires et salariés est restée la même qu’avant la crise, sauf dans le secteur de la santé (où des volontaires remplacent des salariés) et de l’action sociale (où des salariés remplacent parfois les volontaires). 30% des organisations répondantes ont décidé d’arrêter ou de suspendre l’activité des volontaires sans les concerter.
2. Des relations qui s'entretiennent, non sans difficultés !
En termes de communication, 65% des organisations ont réussi à garder contact avec la majorité de leurs volontaires. Bonne nouvelle donc, toutefois avec un écueil : la fréquence des contacts diminue avec la distance !
- Lorsque les bénévoles sont actifs en présentiel, 56% des organisations entretiennent un contact hebdomadaire.
- Lorsqu’ils sont actifs à distance, 52% ont des contacts au moins une fois par mois.
- Pour les bénévoles à l’arrêt, 43% des associations ont des contacts moins d’une fois par mois.
Les moyens de communication privilégiés sont les e-mails personnels (68%), les appels ou messages téléphoniques individuels (60%) et les newsletters (55%). Les réseaux sociaux et les visioconférences ne sont utilisés que par une partie des organisations (43% - 35%). Les outils les moins utilisés sont les outils collaboratifs en ligne et les messageries de groupe.
Plus de la moitié des organisations rencontrent des difficultés liées à la fracture numérique des volontaires : 58% constatent qu’il y a un manque de compétences numériques pour une partie des bénévoles, et 53% qu’ils rencontrent des difficultés techniques (matériel, connexion…).
3. Trois défis à relever pour les organisations
Les principales difficultés rencontrées par les organisations de volontaires concernent la préservation de la motivation des volontaires, l’adaptation des tâches et rôles au contexte actuel et enfin l’accueil et la formation des nouveaux volontaires. Les fédérations pointent également le manque de perspectives, le fait que les volontaires aient été écartés du terrain, l’incohérence ou le manque de clarté des mesures et, enfin, le manque de retour du terrain.
4. Le soutien apporté par les communes partenaires
Pour les communes, la plus grande difficulté reste d’identifier les besoins spécifiques des associations et de leurs volontaires dans ce contexte. Par contre, elles ont été proactives pour mettre en place des services d’entraide entre citoyens ! Ces observations doivent être considérées avec prudence, seulement six communes partenaires ayant répondu à notre enquête.
Pratiques fructueuses
Les organisations de volontaires et fédérations nous ont fait part de nombreuses pratiques innovantes et fructueuses mises en œuvre dans ce contexte. Voici quelques idées :
Réinventer les activités des volontaires
- Consulter les volontaires pour adapter et élargir leurs tâches et activités (par exemple, distribution de masques aux habitants, activités en ligne pour se maintenir en forme, confection et distribution de soupes solidaires…)
- Mener des réunions et formations en ligne, maintenir les événements annuels en les reconfigurant pour les adapter au virtuel et les rendre attractifs ;
- Donner plus d’autonomie aux volontaires ;
- Proposer des échanges de pratiques aux organisations d’un même secteur en ligne (par exemple pour animer un groupe de chez soi/en ligne) ;
- Proposer une information ciblée (cadre légal, évolutions…) ainsi qu’un outil de gestion des risques aux organisations et volontaires (par les fédérations ou la PFV)
Maintenir le lien et veiller au bien-être des volontaires
- Organiser un souper annuel sous forme de Drive-In ;
- Utiliser les réseaux sociaux, faire des jeux en ligne avec le groupe, partager un album photos en ligne, proposer un groupe de parole en ligne… ;
- Remercier les volontaires : courrier, cadeaux… ;
- Mettre en place une permanence téléphonique ou numérique, un helpdesk et un soutien logistique pour aider les volontaires (notamment pour utiliser les visioconférences) ;
- Mener une enquête sur le bien-être des volontaires ou pour sonder l’avis des membres/volontaires ;
- Agir et mener un lobby politique !
Et ensuite ?
Pour vous inspirer d’autres pratiques fructueuses, découvrez notre page web « Garder le contact avec les volontaires malgré la distance ».
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En particulier, notre sémin’@ir du vendredi 7 mai sera l’occasion d’éclairer le rôle du volontariat dans la création de liens, identifier les leviers pour maintenir la motivation des volontaires et renforcer les liens avec les volontaires.
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