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D'où vient cette idée ?

Le volontariat est par nature un acte gratuit. Il n’est jamais rémunéré. La loi autorise néanmoins la possibilité d'être remboursé de ses frais par l'association. Ce remboursement n'est pas obligatoire, il est laissé à l'appréciation de l'organisation.

Dans la pratique, il arrive néanmoins que cette logique de gratuité soit détournée et utilisée pour des raisons économiques, à côté d'autres statuts (article 60, RPI,article 17...). 

Et pour couronner le tout, fin 2018, le gouvernement a adopté un arrêté royal permettant l’augmentation du plafond de défraiement annuel pour certains volontaires. Outre l’inégalité entre les volontaires, cette mesure dévoie également l’esprit du volontariat comme acte gratuit. 

Pourquoi se méfier de ce détournement économique ?

Le remboursement de frais a été pensé pour veiller à ce que le volontariat ne représente pas un coût pour la personne. Être bénévole doit être accessible à toute personne qui souhaite contribuer à la société

Deux systèmes de remboursement existent, avec leurs limites pour éviter de parler de "bénévolat rémunéré".

  • le remboursement des frais réels : sur base de tickets, factures... pour des dépenses liées à l'activité bénévole
  • le remboursement forfaitaire : les pièces justificatives ne sont pas nécessaires, mais il n'est en aucun cas permis de dépasser deux plafonds : 34,71€ par jour et 1388,40€ par an (montants mis à jour chaque année, valables jusqu’au 31 décembre 2019)
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De notre point de vue, il est primordial de préserver le volontariat comme un geste gratuit. Alors que notre société tourne au quotidien autour de logiques économiques, le volontariat ouvre d'autres modes de pensée, tournés vers l'humain, la solidarité, le vivre ensemble... 

Par ailleurs, la PFV s'est opposée à ce nouvel arrêté royal. Nous demandons la suppression de l’arrêté royal augmentant les plafonds de défraiement pour certains secteurs1.

 

1Pour d'autres revendications politiques, découvrez notre Memorandum 2019.

Si le volontariat ne doit pas être une question d'argent, alors je fais quoi ?

 

Comme citoyen, refusez le volontariat comme petit job et méfiez-vous si vous entendez "bénévolat rémunéré" ou "contrat de volontariat".

Au sens de la loi, le volontariat est une activité sans « rémunération » et « sans obligation » du volontaire à l’égard de l’organisation. Il se distingue de l’emploi.

La relation entre un bénévole et une organisation ne fait donc pas l'objet d'un contrat. A tout moment, vous pouvez donc décider de ne plus vous impliquer auprès de l'association. 

La loi prévoit par contre que l'organisation donne au volontaire un minimum d'informations avant qu'il ne commence son activité. Elles peuvent être reprises dans une "note d'information".

"Tout travail mérite salaire" ?

Si vous souhaitez être rémunéré, demandez à l'organisation d'envisager un réel contrat de travail. Discutez-en avec elle pour voir les différents types de contrats possibles (durée, nature...) et définir une juste rémunération.

Le quotidien est parfois compliqué, entre des difficultés financières et un marché de l'emploi de plus en plus instable. Mais il est essentiel de distinguer le volontariat de l'emploi. Si, dans le cadre d'un bénévolat, vous vous sentez considéré comme une main-d’œuvre gratuite, comme un employé sans salaire... alors n'acceptez pas ce genre de proposition !

Si ce n'est pas de l'argent, je gagne quoi alors ?

 

Tisser des liens, rendre de ce que vous avez reçu un jour, faire de nouvelles expériences, défendre une cause qui vous est chère... Les gains sont multiples !

 

Par ailleurs, le volontariat se veut accessible pour tous. Elles sont limitées et facultatives, mais la loi prévoit des possibilités de remboursement

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Les associations ont aussi un rôle à jouer pour éviter la confusion entre volontariat et emploi. 

Recourir au volontariat uniquement pour des raisons économiques, c'est nier la valeur sociale du volontariat et ses enjeux pour la société et l'association elle-même.

Créativité, pluralité des regards, lien social, convictions. Ces apports constituent l'essence du volontariat... et des associations. En tant qu'organisations, rappelons-nous ce qui fait notre force ! Continuons à construire nos actions autour de nos idéaux et limitons ainsi la pression exercée par des logiques économiques.

Pourquoi ? Parce que notre secteur vise avant tout à améliorer le bien-être de la société, et sort des carcans de la rentabilité.