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Le bénévolat en 2025 : quelles tendances chez nos voisins français ?

En Belgique, nous disposons de très peu de données récentes sur le volontariat : la dernière grande étude remonte à 2019 (Fondation Roi Baudouin), et seule une enquête du SPF Sécurité sociale est venue compléter partiellement le paysage en 2023. 

À la PFV, nous plaidons depuis longtemps pour que des études régulières, rigoureuses et académiques soient financées à chaque législature. Elles sont indispensables pour suivre l’évolution du volontariat, orienter les politiques publiques et soutenir les associations. En attendant une mise à jour de ces chiffres en Belgique, nous nous appuyons sur des études françaises, publiées chaque année par Recherches & Solidarités et France Bénévolat. Ces tendances, que nous supposons proches des réalités belges, offrent un éclairage précieux. Voici ce qu’il en ressort.


Panorama général

  • 21% de la population française de +15 ans s’engagent bénévolement dans une association (+1% depuis 2022). Cela reste un niveau inférieur à ce qu’il était avant la pandémie (24% en 2019).
  • Les jeunes confirment leur engagement : le taux d’engagement bénévole associatif des 15-34 ans atteint désormais 23 %, contre 16 % en 2010 et 19% en 2022.
  • Le bénévolat associatif diminue nettement chez les +65 ans, une génération clé pour le secteur associatif, dont le taux d’engagement chute à 24 % en 2025, contre 38 % en 2010 et 26% en 2022.
  • Le taux d’engagement bénévole associatif diminue plus chez les femmes que chez les hommes… Cependant, elles s’orientent, plus que les hommes, vers des formes d’engagement informel (voisinage, coups de main ponctuels).
  • Le sport est le seul secteur à avoir gagné des bénévoles depuis 2019.

Des formes d’engagement qui évoluent

  • L’engagement régulier (chaque semaine, tout au long de l’année) progresse : 11% des Français donnent du temps à une association chaque semaine, contre 9% en 2023 et 2024. Ils assurent la continuité de ses activités et de ses projets.
  • Le bénévolat ponctuel (quelques heures ou quelques jours par an) commence à diminuer (28% en 2025 après un pic à 32% en 2022). Le bénévolat ponctuel est surtout un bénévolat « discontinu ». Il ne s’agit donc en général pas de bénévolats exceptionnels, mais de dons de temps ponctuels toujours dans la même association, à l’occasion des vacances, d’évènements qui se répètent. Cela montre une grande fidélité de la part des bénévoles envers leur association
    Cette progression concerne les femmes qui se trouvent désormais à égalité avec les hommes ; elle concerne aussi toutes les générations, avec un regain significatif chez les 50-64 ans et les +65 ans. 

Tendances par profil

  • Même si le taux d’engagement bénévole des +65 ans diminue, ceux-ci s’investissent de manière plus régulière qu’avant : 15 % d’entre eux donnent du temps chaque semaine, en hausse par rapport à 2023 et 2024.
  • Les +65 ans sont plus actifs dans les secteurs de la culture, des loisirs et du social.
  • Les –35 ans sont plus intéressés par les secteurs de la jeunesse-éducation populaire, de la santé et du sport.
  • Les femmes restent surreprésentées dans les secteurs jeunesse-éducation populaire, santé, social-caritatif, mais sous-représentées dans le sport et la culture.

La fracture associative se creuse

  • Moins d’1 personne sur 3 parmi les moins diplômées adhère à une association, contre 6 sur 10 parmi les plus diplômées.
  • Pourtant, les bénévoles de formation modeste sont souvent plus investis dans l’association : 16% d’entre eux lui consacrent au moins une journée par semaine (contre 10% pour les plus diplômés). Ce qui met en lumière la nécessité urgente de rendre le bénévolat plus accessible et plus inclusif.
  • Les bénévoles moins diplômés attachent une importance particulière à la reconnaissance de leur action bénévole, à la convivialité et au plaisir. Plus en attente de conseils que véritablement de formation, l’association reste pour elles un lieu de lien social, plus qu’un espace d’engagement citoyen.

Et les futurs bénévoles ? 

Une autre donnée intéressante concerne les non-bénévoles qui sont plus de 25 millions disposés à ne pas exclure de s’engager dans le bénévolat. Ils ne ferment pas la porte à cette option, à condition que l’engagement proposé tienne compte de leurs contraintes. Le manque de temps disponible, la flexibilité des horaires, et des missions avec un engagement à durée limitée sont des critères essentiels pour ces futurs bénévoles.

Comment attirer les bénévoles ? 

Enfin, si le « bouche-à-oreille » reste le principal levier pour attirer de nouveaux bénévoles, en particulier parmi les aînés, les plus jeunes préfèrent les canaux numériques pour découvrir des opportunités de bénévolat. Les plateformes de mise en relation restent toutefois moins efficaces que le contact direct avec un conseiller.

Conclusion

Même si la Belgique manque encore de données récentes, ces tendances françaises nous donnent de précieux indices sur l’évolution du bénévolat. Les formes d’engagement se diversifient, les attentes évoluent et diffèrent selon les publics, et la recherche de sens, de flexibilité et de relations humaines fortes prend une place centrale.

On le voit : les associations qui investissent dans l’accompagnement fidélisent davantage leurs bénévoles ; celles qui adaptent leurs missions aux rythmes de vie (parents, jeunes, actifs précaires, retraités actifs…) favorisent un engagement régulier.

Autant d’éléments à garder en tête pour créer des environnements (encore) plus favorables au volontariat !

 

Liens vers les études françaises complètes :

2025_chiffres_volontariat_france.pdf
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Page web
Publiée le 26/11/2025
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